15 octobre 2006

10 mois de prison pour deux «journalistes» à Tanger


Le tribunal de première instance de Tanger a condamné, jeudi, le directeur d'un hebdomadaire et un de ses collaborateurs à une peine de prison ferme.
Driss B, directeur d'Assahifa Al Maghribia, et son correspondant pour la région Nord Sallem B. ont ainsi écopé d'une peine de 10 mois de prison ferme chacun pour: «tentative d'escroquerie et usurpation d'une fonction réglementée par la loi». Le directeur de la publication et son correspondant ont également été contraints par le juge à payer une amende de 2.000 dh chacun et verser un dirham symbolique au profit de la partie civile.
Les deux prévenus avaient été interpellés dernièrement par la police judiciaire de la ville en flagrant délit d'escroquerie contre trois agents d'autorité de l'arrondissement Charf-Moghogha.
D'après l'enquête, il a été établi que les deux inculpés avaient exigé des trois agents d'autorité le paiement d'une somme de 20.000 dh, sous menace de publier un article les compromettant. L'objet de la menace concernerait une supposée implication de ces derniers dans la prolifération de l'habitat anarchique à Charf-Moghogha.
Lors de son arrestation, la police judiciaire a saisi en possession du directeur de la publication six cartes d'accréditation vierges.
En outre, le directeur de la publication, paraissant à Rabat, s'est avéré être un repris de justice. Il avait déjà été condamné à une peine de 18 mois de prison pour délit de «diffamation et dénigrement par voie de presse et usurpation de la qualité d'une fonction réglementée par la loi».
Son correspondant local traîne également une réputation peu reluisante puisqu’il a déjà été condamné à une peine de trois mois de prison avec sursis pour émission de chèque sans provision.
Par ailleurs, Tanger avec sa tradition journalistique qui remonte au début du siècle dernier et sa trentaine de publications régulières connaît souvent des cas similaires, mais rares sont ceux qui finissent devant un tribunal.
Aussi nombre de journalistes en exercice dans la ville du Détroit ont-ils entrepris récemment une initiative visant à la moralisation de l'exercice de la profession à l'échelle locale.
Dans une pétition qui circule actuellement entre les membres de la profession, une trentaine de signataires dénoncent la «corruption et les pratiques qui n'ont rien de déontologique» qui entachent l'exercice de la profession et portent atteinte à la réputation de l'ensemble des journalistes professionnels de la ville.


15/10/2006
Libération

1 Comments:

Blogger Quinta Columna said...

Vos commentaires sont les bienvenus. A noter que ce groupe de malfrats n'est pas le seul à devoir être sous les verrous en ce moment...

4:35 PM  

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